![Matata Ponyo Mapon devant les juges de Cour Constitutionnelle [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-08/IMG-20250829-WA0007.jpg?itok=Z8rhdrfL)
Par Prosper Buhuru
La Cour Constitutionnelle a tranché ! Réunie jeudi 28 août 2025, elle a déclaré irrecevable la requête introduite par l’ancien Premier Ministre Augustin Matata Ponyo contre sa condamnation à dix ans de travaux forcés. La haute juridiction s’est dite incompétente pour réexaminer le dossier et a précisé qu’aucun frais d’instance n’était exigible. La décision sera notifiée à l’intéressé.
Ce rejet confirme la condamnation prononcée en mai dernier, lorsque Matata Ponyo avait été reconnu coupable de détournement de fonds publics dans le cadre du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Il lui était reproché deux malversations distinctes : 156 millions de dollars en lien avec l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler, et 89 millions liés au marché international de Kinshasa avec l’ex-gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo.
En plus de la peine principale, la Cour avait ordonné la confiscation des biens de l’ancien Premier Ministre, assortie d’une inéligibilité et d’une privation de droits civiques pour cinq ans. Ses co-accusés avaient écopé de cinq ans de travaux forcés, Mutombo étant également privé de ses droits civiques et Grobler frappé d’une expulsion définitive du territoire congolais.
Le ministère public avait initialement requis vingt ans de travaux forcés, mais la peine avait été réduite par la Cour. Matata Ponyo, aujourd’hui président du parti LGD, avait dénoncé une "cabale judiciaire" et mis en avant la violation de ses immunités parlementaires. Depuis sa condamnation, il a disparu de la scène publique. Ses proches affirment qu’il vit en exil et dénoncent des pressions, évoquant notamment la confiscation du passeport de sa fille par la Direction générale de migration.
Avec le rejet de ce dernier recours, les chances de révision de son dossier s’éteignent, compromettant durablement ses ambitions politiques.